PIA MARSEK

PIA MARSEK

RÉSIDENCE CROISÉE 🔛

En 2025, le CRAFT Limoges s’associe au Center Rog Creative Hub en partenariat avec Région Nouvelle-Aquitaine et Institut français pour développer des résidences croisées autour de la céramique et des métiers d’art:

🔛 Deux résidences croisées
Du 20 octobre au 30 novembre, nous recevons Pia Mršek à l’atelier pour développer avec elle un travail autour de la porcelaine de Limoges.
Et pendant ce temps, @Ingrid Moniter est reçu Center Rog Creative Hub pour développer sa pratique artistique. Nous l’accueillerons au CRAFT à partir de janvier dans le cadre de la résidence  » Coup de pouce » en partenariat avec l’ENSAD Limoges – Ecole nationale supérieure d’art et de design.

http://www.fletn.eu/

@piamrsek

Estelle Majani 24 octobre au 21 novembre 2025

Estelle Majani 24 octobre au 21 novembre 2025

Estelle Majani est lauréat de cette 3ème édition de la résidence
“Coup de Pouce” initiée par l’ENSAD Limoges. Diplômé de l’école en 2024 (DNSEP), Estelle Majani a été accueillie à l’atelier pour explorer le matériau céramique et poursuivre ses recherches autour de la cotte de maille.
CRAFT Limoges vous convie à découvrir son travail autour d’une exposition du 24 octobre au 21 novembre 2025. 

Artiste pluridisciplinaire, Estelle Majani explore aussi bien la sculpture et l’installation que l’image imprimée ou encore le texte poétique. Son travail donne à voir les zones de seuils et angles morts de nos espaces contemporains. Influencé·e par la pensée de Mark Fisher, ses inspirations vont des minimalistes tels que Fred Sandback aux oeuvres de Roy Köhnke ou celles d’Agata Ingarden. Fasciné·e par les formes parfaites que peuvent produire nos industries, Estelle Majani réemploie dans son travail des matériaux tels que le métal, le carrelage, le verre, le PVC ou encore les plaques de plâtre. Ses oeuvres renvoient à des lieux troubles, non situés mais qui peuvent rappeler des espaces contrôlés, chargés d’une violence latente, comme les abattoirs, les usines, ou encore le milieu médical. La cotte de maille, tissu défensif protégeant les corps des coupures, est au coeur de ses recherches. Dans le cadre de sa résidence au CRAFT, Estelle Majani décide d’expérimenter cette technique au travers d’un autre médium que le métal : la céramique.
Inspiré·e par la figure du fantôme, l’artiste est venue réaliser un drap en maillon de porcelaine. Matière souple comme du textile, la cotte de maille a ensuite été déposée tel un linceul sur un corps absent, gisant sur une table d’autopsie.

Estelle Majani

Estelle Majani

Né·e en 1999, Estelle Majani obtient une licence d’art plastique à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne puis intègre l’ENSAD Limoges où iel décroche son DNA et son DNSEP avec les félicitations du jury. Diplômé·e en 2024, iel expose son travail à la Biennale de Mulhouse ainsi que dans différents lieux de la région comme à Treignac Projet ou à l’artist-run space Lavitrine LAC&S. Membre de ce dernier, iel vit et travaille à Limoges.

@estelle.majani
estelle.majani@gmail.com

 

 

Dora Stanczel – Survivance

Dora Stanczel – Survivance

Travaillant le drapé en porcelaine depuis de nombreuses années, l’équipe du CRAFT a invité Dora Stanczel en résidence pour développer un projet de drapé monumental. Lors de cette résidence Recherche & Création débutée en janvier 2024, Dora Stanczel a pu expérimenter la porcelaine et ses limites.

Grâce à cette opportunité, elle a exploré de nouvelles techniques de modelage et de cuisson, cherchant à repousser les frontières traditionnelles de cet art délicat. Son projet de drapé monumental a pris forme lentement, chaque pli et chaque ondulation étant soigneusement façonnés pour capturer la fluidité et la grâce des mouvements marins qui l’inspirent tant.

Pendant cette période, elle a travaillé en étroite collaboration avec les experts en céramique du CRAFT. Les défis techniques n’ont fait qu’accroître sa détermination et sa créativité, chaque difficulté rencontrée devenant une occasion de découverte et d’apprentissage.

L’œuvre finale, une symphonie de mouvement figé dans la porcelaine, est devenue un hommage non seulement à l’océan, mais aussi à la résilience et à la persévérance de l’esprit humain.

Une sortie de résidence est prévue au CRAFT le 18 septembre 2025 à 18h

Ouverture au public du 18 septembre au 17 octobre 2025

“Le drapé se révèle être un jeu de plis et de vagues, animé par des mouvements invisibles, cherchant un équilibre délicat entre la fragilité et la force. Chaque pli est une mémoire, un témoignage de ce qui a été et de ce qui perdure. Ce tissu, à la fois lourd et léger traverse les siècles en se détachant du corps, trouvant ainsi une autonomie silencieuse. Hérité et transmis depuis l’Antiquité, le drapé devient un réceptacle d’émotions cachées. En couvrant le corps il portait les empreintes de douleurs et de souffrances, conservant l’insaisissable de l’image pour doucement s’émanciper vers sa liberté. Ce détachement lui a permis de devenir une continuité esthétique par excellence, une expression intemporelle à travers les âges et les styles. Ici cette survivance du drapé est figée dans la porcelaine par le feu, pour continuer à vivre dans notre conscience collective.”

Dora Stanczel

Dora Stanczel, artiste française, a ouvert son atelier de céramique à La Rochelle en 2015 après un master en arts et plusieurs stages auprès de céramistes renommés. Elle a développé un style esthétique unique grâce à des expérimentations avec la porcelaine, créant des pièces raffinées inspirées par l’océan. Ses œuvres reflètent les courbes des vagues et illustrent une compréhension de la nature, renforcée par ses navigations hebdomadaires. Pour Dora, travailler la porcelaine est un acte d’acceptation des imprévus, semblable à la maîtrise de la navigation.

dorastanczel.com

@dorastanczel

Anaïs Lelièvre I résidence d’accompagnement

Anaïs Lelièvre I résidence d’accompagnement

Jusqu’en septembre 2025, nous recevons l’artiste plasticienne Anaïs Lelièvre en résidence d’accompagnement dans le cadre d’une première résidence orchestrée par le Musée National Adrien Dubouché en vue de la prochaine exposition Les énergies de la terre qui ouvrira à Limoges en fin d’année 2025. 

Pour en découvrir plus sur son travail:

http://www.anaislelievre.com/

Instagram @anais_lelievre

 

 

 

 

« Anaïs Lelièvre s’est donnée pour principe de rechercher la contextualisation du travail, ce qui la conduisit à des résidences internationales et au nomadisme qui l’accompagne. En 2010, déjà, elle écrivait « L’art d’habiter en voyageur » visant à questionner la manière dont le paysage traversé peut être lieu d’accueil pour l’art contemporain et vecteur de création. Après treize années d’exercice et plus d’une quinzaine de résidences, Anaïs Lelièvre est passée d’une exploration graphique de la spatialité à caractère immersif, à un apprivoisement libre des matières et des règles céramiques, et à leur mise en espace. Deux résidences ont joué un rôle déterminant dans ce passage : Gardur, en Islande, en 2015 puis 2019, et la Fondation la Junqueira, au Portugal, en 2022. Deux lieux dont les paysages 3 qu9ils fussent naturels ou urbanisés 3 témoignent, dans leur chair d’argile et de pierre, d’un tumulte tellurique profond, volcanique pour le premier, sismique pour le second. Le détonateur de cette approche s’apparente au syndrome de Stendhal. Face au grandiose des paysages islandais, Anaïs Lelièvre s’est sentie vaciller. Troublée par cette nature fortement contrastée (eau/roche, pierre de lave et neige, noir/blanc), elle entreprit d’interroger le paradoxe existant entre la frénésie constructive de l’homme qui ne cesse d’édifier, d’ériger, de faire acte de civilisation (par l’écriture notamment) et l’imprévisibilité de ces grands mouvements géologiques où tout n’est qu’effondrements, délitements et transmutations. Ce qui est catastrophe humaine pour certains est régénérescence salutaire pour d’autres. Anaïs Lelièvre ne prend pas parti. Au coeur de cette dichotomie, l’artiste rejoue les processus géologiques dans l’atelier en employant de l’argile, des émaux, de l’eau, de l’encre et le feu. À la façon des démiurges que sont un peu les céramistes, elle réintroduit la main dans la genèse des états et des formes. La céramique reste une discipline nouvelle pour elle. Elle l’aborde sans préambule éducatif, sans une once d9académisme, simplement portée par l’idée, l’objectif, la nécessité et le plaisir du voir et du toucher. Elle l’amène sur des chemins nouveaux et éminemment expérimentaux, à rebours des usages et comparables aux audaces transatlantiques qui ont porté le renouveau de la céramique dans les années 60. À titre d’exemple, la porcelaine utilisée pour les quelque 250 Fondements exposés s’avère roulée dans un carcan de plaques métalliques et non coulée comme on aurait pu s’y attendre. Au détour d9un problème de four qui se refuse obstinément à cuire à haute température en stagnant à 1100°, elle obtient une porcelaine idéalement sous-cuite, étonnamment hydrophile, qui accepte de se laisser pénétrer en profondeur par d’abondants bains d’encre de Chine, dont elle ne conserve après égouttage et séchage, que les traces. Ailleurs, pour les Gloc, Oikos-Poros, comme pour les pièces murales intitulées Terramoto (tremblement de terre), le geste, répété, libéré, violent du stylet qui vient percuter l9argile en profondeur, là où le papier ne le permet pas, dénote une aptitude saisissante à comprendre les ressources et les réactions de la matière et à s’en saisir pour l’amener plus loin. Les séries Caryopse 3 (2021) et Oikos-Poros (2020) s’approprient la technique bien connue du transfert d’image, mais d’une façon très résolue qui en renouvèle le vocable. Résidence après résidence, le chemin arpenté par Anaïs Lelièvre semble être celui d’une solitude durablement éprouvée dans le temps (temps géologiques et temps de la naissance de l9écriture) et dans l’espace. Là, où il est habituellement convenu de saluer les vertus d’une argile qui relie les hommes et les cultures, c’est à sa capacité immémoriale et chaotique, aux forces sourdes du changement qu’il est ici rendu hommage. Anaïs Lelièvre arpente le monde en quête d’un territoire à habiter. »

Stéphanie Le Follic-Hadida Docteur en Histoire de l’art, critique et commissaire d’exposition Représentante de l’Académie internationale de céramique Exposition monographique Littera/Terra, Espace Jacques Villeglé, Saint-Gratien.